Farid Belkahia

« Farid Belkahia » par Rajae Benchemsi, préface de Jean-Hubert Martin. Editions Venise Cadre, Casablanca, 2010. Edition bilingue français-anglais, 200 pages.
Le livre regroupe l’œuvre de l’artiste, son parcours artistique et un clin d’œil à sa biographie. Préfacé par Jean Hubert Martin, conservateur général du patrimoine de France, l’ouvrage est un véritable hymne à la peinture marocaine. Les textes de Rajaâ Benchemsi permettent aux professionnels, mais aussi aux néophytes de découvrir une œuvre exceptionnelle. Son originalité réside dans une approche qui puise dans ce qui est authentique et naturel, une manière d’appuyer sa différence. Henné, cuir, référents du terroir, donnent à l’œuvre un cachet particulier « A la toile il substitue la peau d’agneau, s’inspirant de l’artisanat marocain, Il trouve ses références dans la céramique et le zellige. Les matériaux portent en eux leur mémoire et réveillent des émotions épidermiques pour qui sait pénétrer dans une culture fut-elle étrangère », écrit jean Hubert Martin, conservateur général du patrimoine de France, dans la préface du livre. En effet, « l’œuvre de Farid Belakahia est un des rares exemples de réussite où la fécondation de la culture traditionnelle a fait germer l’invention de nouvelles images enracinées dans notre réalité globalisante » Outre une technicité et des référents particuliers, Farid Belkahia a su incontestablement élever son art grâce à une longue expérience, entamée depuis son jeune âge. C’est dans l’atelier de Olek Teslar, un ami de son père que Farid Belkahia fera son apprentissage de la peinture. Dès l’âge de 15 ans, l’artiste produit ses premières toiles, qui vont constituer la trame de sa période expressionniste. De Paris à Prague, l’artiste a développé une approche picturale qui se veut en rupture avec les tendances de l’époque. Au fil du temps, son œuvre sera ponctuée par une série de questionnement s’articulant tous, d’une manière ou d’une autre, autour de la mémoire. Les travaux de Belkahia mettent en relief « un langage de l’évidence qui vient à la rencontre d’une mémoire lointaine et qu’il reconnaît. C’est là, dans ce sillage que le travail de Belkahia est à déchiffrer dans une acceptation métaphysique ». Ses œuvres convoquent des écritures anciennes qui se dévoilent comme des miroirs de la mémoire. Enfin Farid Belkahia est non seulement un artiste peintre, mais un chercheur qui sillonne le monde tentant d’apporter des réponses à un certain nombre de questionnements, à travers la découverte de diverses civilisations, cultures et ethnies.

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